Le pied
Le fer
Le ferrage
Est-il encore nécessaire de ferrer aujourd'hui?
"L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit."
Gandhi
Evolution du cheval
La trace des premiers fers est apparue chez les celtes. Au moyen âge, le fer s'est généralisé en devenant plus large et plus solide. D'une nécessité temporaire, c'est devenu un mal nécessaire...nécessaire à notre époque?
Il est loin le temps où les chevaux étaient utilisés à la guerre et aussi comme outil de travail. Le fer protégeait uniquement de l'usure de la corne. Aujourd'hui, le cheval est utilisé pour le loisir, la compétition, l'attelage ou la monte essentiellement. Le fer est tellement ancré dans les mœurs que l'enlever fait peur au propriétaire.
Afin de s'adapter à la steppe, le cheval a du se mouvoir toute la journée sur différents types de sols pour trouver sa nourriture. Cette adaptation l'a rendu dépendant c'est- à-dire marcher, avoir la tête en bas.
Puis le cheval a été domestiqué et l'homme, pour des questions pratiques, l'a mis en box en lui rationnant ses aliments. Nous sommes très loin de ses besoins physiques et physiologiques fondamentaux. Ainsi, avec ce mode de vie inadapté, le cheval a développé des pathologies diverses développant de nouveaux métiers tels que les ostéopathes, dentistes, podologues, phytothérapeutes, éthologues...pour tenter d'atténuer l'impact d'une privation de ses besoins fondamentaux.
Et aujourd'hui ?
Des études ont été menées démontrant la nocivité du fer. Un mouvement se constitue peu à peu pour donner au cheval une vie la plus proche possible de la nature pour son bien être. Les paddock paradise commencent à se développer permettant au cheval une vie en liberté, sociale et avec du mouvement et bien sûr non ferrés.
Alors quels sont les avantages et inconvénients du fer?
Pied ferré. La circulation sanguine est entravée car la paroi ne peut s'écarter à cause du fer.
Pour comparaison avec un pied sain : Pied nu paré de manière physiologique. La vascularisation est présente partout dans le pied et la pompe peut fonctionner.
Le seul avantage (si l'on peut dire) est de protéger de l'usure du sabot sachant qu'un cheval est prévu pour marcher 20 à 25 kilomètres par jour sans abîmer ses organes internes. Au delà, des dommages internes pourraient être provoqués. Le fer empêche le cheval de sentir les signaux qui auraient été envoyés par les pieds non ferrés et fonctionnels s'il avait été au delà de ses limites. Alors les trecs de 60, 120 kilomètres par jour sont-ils raisonnables? l'animal est-il respecté ? à chacun sa conscience.
Les inconvénients :
Ils sont beaucoup plus nombreux ; en voici quelques uns.
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le cheval ne sent pas le sol puisque le métal le sépare du sol. Comme le poids est réparti (en principe) de façon uniforme, le cheval ne peut pas savoir si le terrain est glissant, mou, accidenté. Par exemple un cheval paré correctement fera des petits pas sur un terrain glissant (comme nous sur le verglas) voir même trottera. Ses tubules cornées vont s'adapter aux irrégularité du sol. Un cheval ferré marchera normalement et glissera/trébuchera sollicitant ainsi ses tendons, ligaments, articulations, muscles de manière néfaste.
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Les clous ouvrent la porte aux bactéries et au froid. L'hiver est encore pire pour lui. Les clous sont plantés dans la ligne blanche qui est humide par nature. L'humidité conduit le froid et refroidit le sang. La vascularisation du pied (déjà amoindrie par le fer) diminue et le sabot tout entier pousse moins vite (car moins d'échanges métaboliques). Le cheval aura froid jusqu'aux genoux. Ceci est parfaitement visible avec une caméra thermique.
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Le mouvement du pied ne peut se faire. Avec un pied non ferré et fonctionnel, le sabot s'élargit jusqu'au bout de la pince donc sur l'ensemble du pied et il peut ainsi exercer son rôle de pompe. Les clous empêchent ce mouvement et pourtant des traces d'usure au niveau des talons peuvent être observées sur certains fers. Effectivement il y a un petit mouvement mais ce dernier ne va pas à l'extérieur du pied mais vers l'intérieur. Autrement dit le pied travaille à l'envers avec toutes les conséquences que cela induit : un pied contracté, déformé (cf article maladie naviculaire et pied contracté)
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Les vibrations ; à chaque pas sur terrain dur, le cheval reçoit des vibrations et causent des dommages aux tissus.
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Il empêche l'absorption des chocs : en se posant au sol, le sabot se déforme pour pouvoir absorber les chocs dont une partie est également absorbée par les tendons et ligaments. Ne pouvant s'élargir, se sont les tendons, articulation et ligaments qui sont mis trop fortement à contribution...
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Il empêche la sole de s'abaisser : lorsque le sabot, non ferré et fonctionnel, se pose au sol, l'ensemble de la boite cornée s'écarte et cela permet à la sole de s'abaisser. Lorsque le fer est posé, le pied est soulevé et donc il est posé sur un pied rétracté. La paroi ne peut donc pas s'écarter. Si la sole est bloquée, alors P3 ne peut l'éviter (même si elle descend moins) et vient frotter contre elle à chaque pas entrainant l'écrasement du chorion solaire et générant ainsi des inflammations
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Il empêche la circulation sanguine : lorsque le sabot sain se pose au sol, il se dilate et le sang entre dans le sabot. Lorsque le cheval lève le pied, le chorion se rétracte chassant le sang. C'est un système de pompage. Ce dernier ne peut pas se faire puisque le fer est posé sur un pied soulevé donc rétracté. Le chorion se trouve ainsi constamment comprimé et c'est tout le métabolisme qui en est affecté par manque d'oxygène. Des problèmes de thermorégulation en découlent ce qui diminue le traitement des déchets et les échanges de nutriments. Le résultat est visible par la production d'une mauvaise corne, des problèmes de peau, reins et foie, pourriture de fourchette, ...
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Il créé une force centrifuge : la boîte cornée pèse environ 700 grammes , un fer à cheval pèse environ 250/300 grammes (moins pour les fers en aluminium) et s'additionne donc au poids de la boîte cornée et cela impacte également les tendons, ligaments et articulations. De plus, le cheval étant un animal de proie, chaque sursaut crée des tensions supplémentaires car le fer reste "bloqué" au sol.