Approche
Erreurs courantes
FAITES-VOUS CES ERREURS ?
Il ne s'agit pas de vous culpabiliser et moi-même j'ai commis ces erreurs.
Nous aimons tous nos chevaux et croyons bien faire mais nous agissons souvent par anthropomorphisme nous amenant finalement à créer un mal être chez le cheval.
Un article édifiant résumant cette page :
Sommes-nous en train de tuer nos chevaux par excès d’attention ?
Ferrer
Nous y reviendrons dans l’article sur le fonctionnement du pied plus en détail. On sait que le ferrage est nocif pour l'animal et les maréchaux que j'ai pu côtoyer durant ma formation, préconisent le pied nu à leurs clients mais selon l'activité du cheval. Les podologues selon E.I.P.P préconisent de ne pas ferrer quelque soit l’activité car les dégâts dans le pied sont considérables impactant de fait l'ensemble du cheval : muscles, organes internes, squelette. Les dégâts ne sont pas visibles les premières années puis vers 7/8 ans les problèmes de boiteries, tendons apparaissent entraînant une surenchère avec la pose de fers orthopédiques qui ne font que masquer le problème par compression sanguine et donc suppression d'envoi du signal de douleur au cerveau. On connait la suite : le cheval va temporairement mieux puis rechute au bout de quelques mois et au final une névrectomie (section du nerf) est proposée puis l'euthanasie si rien n'y fait. Heureusement que tout cela est réversible dans une grande majorité de cas grâce à la podologie équine selon E.I.P.P.
Mise au box, une aberration ! c'est une atteinte à sa santé mentale et physique. Je n'interviendrais jamais sur un cheval en box.
Avertissement : si je refuse de parer un cheval en box c'est pour préserver sa santé. En effet, lors de mes parages, je fais revenir la circulation sanguine. Si le cheval était en box, alors il risquerait une crise de coliques, un empoisonnement du sang ou autre problème car en revascularisant, les toxines vont être libérées et circuler dans le sang. Si le cheval ne peut marcher, alors la pompe des pieds ne peut évacuer ces toxines et cela met ainsi en danger le cheval. C'est pourquoi ne mentez pas pour essayer d'avoir mes services. Il y a un réel danger !
Un cheval doit marcher 20 à 25 kilomètres par jour pour sa santé. En box il fait environ 300 mètres, en pâture environ 4 kms et en paddock paradise environ 8 kilomètres.
Le box est également nocif pour les poumons : l’ammoniaque de l’urine entre en solution avec l’humidité des muqueuses et lui brûle les poumons (beaucoup de toux dans les clubs). Pour peu que le cheval ne puisse mettre sa tête sur l’extérieur ou que ce soit mal ventilé, le volume d’air frais est inférieur au volume d’air vicié. Le cheval souffre. L’ammoniaque ronge également la corne du pied (en supposant un box nettoyé régulièrement) si le cheval est pied nu ; s’il est ferré, des bactéries s’infiltrent par les clous enfoncés dans la paroi et dans les anciens trous. Comme il y a peu de mouvement, le sang ne peut être évacué par le pompage des pieds. Le cheval est un animal de proie et il a besoin de ses congénères. L’enfermement forcé est un réel facteur de stress. Le cheval doit surveiller son environnement au cas où un prédateur surgirait ou pour voir un de ses congénères et en même temps il doit manger. Que dois je faire ? manger, surveiller ?
Vous remarquerez de nombreux chevaux surveillant l’extérieur avec du foin en bouche.
On remarquera également les nombreuses coliques déclenchées lorsque le cheval est en box.
Les parasites prolifèrent beaucoup plus dans les litières et, de ce fait, il faut vermifuger davantage. Enfin la poussière de la paille et du foin fragilisent ses poumons.
Comment ne pas s’ennuyer enfermé dans un box (heureusement qu’une loi oblige à 3m/3m…) une partie voire toute la journée (avec peut être une sortie si son propriétaire a de l’empathie pour lui) et toute la nuit ? c’est atroce !!! Mettre des jouets comme des ballons pour rompre son ennui ça part d’une bonne intention mais c’est complètement inutile. Le problème n’est pas réglé et les tics apparaissent, l'agressivité. Il essaye de palier son ennui en cherchant dans sa litière de quoi s’occuper et remplir son estomac. Mettons-nous une seule seconde à leur place !
Avec cette somme d’inconvénients, comment est-il encore possible de maintenir un cheval en box ? Le cheval ne doit pas être enfermé ! c’est contre nature et des voix s’élèvent pour qualifier cet emprisonnement forcé de maltraitance.
L'alimentation
En pension équestre, la distribution de nourriture se fait à des heures fixes 2 à 3 fois par jour. Quand on sait que le cheval cherche toute la journée sa nourriture afin que son estomac soit toujours rempli, ce mode de vie non seulement ne lui convient guère mais il cause des dégâts à l'organisme du cheval. Le cheval doit manger EN CONTINU car le cheval n'a pas de vésiculaire biliaire et ne peut donc stopper la production d'acide. Son estomac est très petit (environ 10 litres) et et le repas n'y reste qu’environ 2 heures. Si dans les 2 heures il ne mange pas, les parois de l’estomac se touchent et, avec les acidités créées par le « vide », cela crée des ulcères. Dès que le poulain né, son tube digestif doit être rempli jusqu’à la fin de sa vie. Le cheval fonctionne ainsi et ne pas le respecter c'est ne pas répondre à son bien être.
Ne jamais donner de pain car le blé irrite les intestins et peut provoquer des coliques. Si vous voulez donner des friandises, prenez-les bio car les "bonbons" vendus dans le commerce contiennent des produits chimiques que le cheval ne peut assimiler. La friandise préférée de mon cheval : bonbons aux céréales 100% bio
Donner à manger et à boire en hauteur
Une erreur fréquente est de lui donner à manger et à boire en hauteur. La nature lui a prévu d’avoir toujours la tête en bas depuis des millions d’années. Il se déplace lentement en broutant tête au sol. Le fait de lever la tête (hormis pour manger les branches) lui demande un effort musculaire et engendre des tensions au niveau du dos car ce mouvement n'est pas naturel pour lui. Le fait d’avoir la tête haute, gêne le passage des aliments et favorise la fixation de poussière dans les muqueuses. Les tables dentaires ne peuvent s'user correctement car leur mouvement circulaire ne peut se faire qu'avec la tête en bas et les dents se déchaussent.
Le cheval doit, en principe, mastiquer lentement afin de broyer correctement les aliments et qu'ils soient imbibés de salive. S'il engloutit sa ration, c'est qu'il n'a pas à manger en continu.
Sur cette vidéo, le cheval mange trop rapidement avec la tête trop haute.
Ici l'angle est fermé
Sur cette vidéo, abreuvoir idéal pour les chevaux
Les protections
Mettre des couvertures et des bandages ne protège en rien votre cheval ! le cheval est au box, travaillé, en sueur alors, comme bien souvent, on n'a pas le temps de le faire marcher pour qu'il sèche. Il est bien plus pratique de le tondre. Pour éviter qu'il ne prenne froid, on lui met une couverture. La couverture provoque une surchauffe au niveau du dos ; le système de thermorégulation du cheval arrête la chauffe et comme la couverture ne protège quasiment pas les bas flancs et le ventre, le cheval est sujet aux coliques car cette zone se refroidie alors que le cheval a transpiré.
Extrait de l'article : Sommes-nous en train de tuer nos chevaux par excès d'attention ?
"le poids de la couverture et l’altération de la liberté de mouvement qu’elle entraine parfois peuvent être à l’origine de pathologies dorsales et de problèmes articulaires."
Un cheval peut supporter des températures jusqu'à -40 degrés, voir -50 degrés ! parfois il y a même des stalactites qui se forment sur le poil en hiver ! Lorsque le cheval en a plusieurs, on entend le cliquetis des stalactites qui s'entrechoquent. Si des stalactites se forment, c'est que le cheval est très bien isolé.
Les bandages sont appliqués sur les membres non échauffés alors que le cheval n’a pas encore travaillé donc ses membres sont froids. Le travail commencé, les veines gonflent et se retrouvent comprimées par les bandages. Mettre de l’huile ou du goudron sur les sabots , des onguents sur les fourchettes : depuis quand le cheval trouve dans la nature de l’huile, du goudron ou des onguents ?
le sabot du cheval est tellement sophistiqué/performant qu’il est parfaitement inutile de lui en appliquer. Si votre cheval n'a pas une corne de qualité, une fourchette pourrie alors c'est que son pied ne fonctionne pas. Outre la réalisation d'un parage physiologique, une chose très importante doit être faite : des bains de pieds de 15 à 20 minutes par jour dès qu’il fait chaud car c’est le bourrelet périoplique qui hydrate le sabot (il se gorge d’eau et gonfle) ; il faut également bien hydrater la ligne blanche (se dessèche très rapidement de part sa constitution) car elle assure l’élasticité des lamelles donc du fonctionnement du sabot ainsi que la fourchette afin qu'elle garde sa souplesse. Dans la nature lorsqu’il doit boire, le cheval met ses pieds dans l’eau.
Le mors
Le cheval ne respire pas par la bouche. Quand il ouvre la bouche c’est pour manger ou hennir. Aussi, le mors laisse la bouche légèrement entrouverte à la commissure des lèvres et, de ce fait, le cheval ne sait plus s’il doit manger ou courir. Non seulement c’est contradictoire mais en plus l’action du mors sur les barres et le palais est douloureuse pour le cheval. Ci-contre une vidéo.
Travailler tête haute : le cheval naturellement se déplace tête et encolure mi basses (balancier). Le fait de l’obliger à porter la tête haute, l’oblige à casser un angle qui au naturel serait quasiment ouvert pour permettre à l’air de passer de manière fluide. Sa respiration se trouve bloquée. Mors, enrênements, tête levée sont un cocktail de souffrances pour le cheval qui tente de se défendre en passant sa langue entre son palais et le mors pour se soulager. Et là on rajoute un anti passage de langue, des muserolles. Un cheval qui ouvre la bouche alors qu’il est monté montre sa souffrance. En bas une vidéo qui a fait scandale : le cheval a la langue bleue !